Daniel Sardet, Baby Lone et la Bnu

Début novembre 2020, le poète, éditeur, musicien, comédien et collectionneur Daniel Sardet est décédé à l’âge de 70 ans. Ce sont des liens forts qui l’unissent à la Bnu puisqu’en 2017, nous avions fait l’acquisition du fonds de la maison d’édition Baby Lone, qu’il avait créée à Strasbourg en 1984 et qui fut active jusqu’en 2008.¹

Daniel Sardet avait fédéré autour de lui un groupe d’artistes majeurs tels que Bernard Quesniaux, Jean-Marc Scanreigh, Petra Werlé, Jean-Claude Forest, Raymond Depardon, Antonio Seguì et Glen Baxter qu’il appelait à dialoguer avec les textes de Gilbert Lascault, Lewis Carroll, Max Jacob, Rabelais ou encore de lui-même. De ces rencontres naissaient les livres d’artistes publiés aux éditions Baby Lone, au tirage limité à 100 exemplaires et où la qualité des matériaux, de l’impression, l’originalité des typographies et des mises en pages élèvent le livre au rang d’œuvre d’art.

JPR-BNU

Ce fonds documentaire riche de plus de 350 documents retrace l’aventure de cette maison d’édition unique par la qualité de ses productions et l’éclectisme de ses formes. L’ensemble du catalogue y est présent dans son tirage original. Les archives nous permettent aussi d’entrer dans les secrets de fabrication de l’édition d’art à travers maquettes, dessins préparatoires, épreuves d’artistes, manuscrits, plaques de gravures, tirages photographiques…

Si l’acquisition du catalogue de Baby Lone a considérablement enrichi le fonds de bibliophilie et d’iconographie de la Bnu et apporté un éclairage contemporain à la production du livre illustré, c’est aujourd’hui la mémoire de Daniel Sardet qui y est conservée et qui sera diffusée et valorisée.

1. Le fonds Baby Lone / Jérôme Schweitzer in Revue de la Bnu, n°17, 2018, p. 121. [↩]