Accueil de deux stagiaires albanaises par l’atelier de conservation-restauration de la Bnu
Dans le cadre d’un partenariat entre la Bibliothèque nationale d’Albanie et la Bnu placé sous l’égide du Ministère français des affaires étrangères, l’expertise reconnue de l’atelier de restauration de la Bnu a été mise à profit afin de contribuer à la formation de deux conservatrices albanaises : Gentiana Berxholli et Amirilda Zhiti ont été accueillies durant une dizaine de jours entre le 4 et le 14 novembre 2024. Durant ce séjour, l’équipe des cinq restauratrices et restaurateur de la Bnu a pu partager avec elles leurs savoirs-faire et leurs compétences en matière de conservation-restauration des fonds anciens conservés par la Bnu.
Cet accueil s’est inscrit dans un partenariat conclut depuis trois ans entre les deux bibliothèques nationales. En effet, la Bibliothèque nationale d’Albanie fait face à des enjeux de conservation majeur pour ses riches collections patrimoniales constituées au fil des siècles mais aussi durant la période communiste marquée par de nombreuses confiscations. Afin d’assurer l’accès et la conservation sur le long terme de ces fonds remarquables, il est apparu que l’un des axes de la coopération conclut entre les deux établissements devait concerné cette question du partage de compétences en matière de conservation – restauration. Ce séjour s’inscrit dans la continuité d’un premier voyage à Tirana effectué par le chef de l’atelier de restauration de la Bnu, Thierry Aubry, il y a quelques années afin d’évaluer la situation sur place.

Le Ministère français des affaires étrangères, par l’intermédiaire de l’ambassade de France en Albanie, a demandé à la Bnu de développer ce soutien au développement de compétences dans le domaine de la gestion du patrimoine écrit avec la Bibliothèque nationale albanaise. Il s’agit d’une reconnaissance de l’expertise assurée par les professionnels qui composent l’équipe de l’atelier de restauration de la Bnu. Une équipe qui intervient régulièrement sur les collections de la Bnu afin d’assurer la conservation à long terme des riches collections de l’établissement dont les plus anciens documents datent de plusieurs millénaires avant JC. En effet, la Bnu se caractérise par des fonds qui rassemblent une diversité rare dans les bibliothèques en France : tablettes cunéiformes, papyri, ostraka, parchemin, cuir ou papier, etc., autant de supports qui nécessitent des traitements et des compétences spécifiques.
Cette opération s’inscrit également dans la volonté de la Bnu de développer de nouveaux partenariats avec des bibliothèques européennes afin de défendre ensemble les valeurs démocratiques qui sont au fondement de l’action de ces institutions au service de ce qui fondent les racines des États du continent européen. La coopération avec la Bibliothèque nationale d’Albanie s’appuie sur d’autres échanges professionnels autour des pratiques de nos établissements, mais aussi sur des projets culturels à venir. Certains d’entre eux pourront se déployer dans le cadre du prochain projet d’établissement de la Bnu dont l’un des axes sera, notamment, consacré à la défenses des valeurs fondamentales de l’Union européenne. Assurer la conservation de notre patrimoine écrit c’est aussi permettre aux prochaines générations de se nourrir des textes et des pensées qui forment la civilisation européenne.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jérôme Schweitzer (18 novembre 2024). Accueil de deux stagiaires albanaises par l’atelier de conservation-restauration de la Bnu. Lieu de recherche : le carnet de la Bnu. Consulté le 8 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12p8c