Prêt d’un papyrus pour l’exposition Un Empire, des peuples présentée à Lyon

La Bnu conserve l’une des plus importantes collections de documents écrits antiques de France. La collection de papyrus et d’ostraka de la bibliothèque est le fruit de la volonté politique des autorités allemandes qui, entre 1871 et 1918, ont donné cette impulsion à la jeune institution née des cendres de la destruction des bibliothèques de Strasbourg en 1870.

La principale caractéristique de la collection de la Bnu est d’être représentative de tous les systèmes d’écritures, de toutes les langues et de tous les types de supports. On dénombre aujourd’hui 4 678 papyri sous verre dont 3 167 en langue grecque ; 757 en copte ; 654 en arabe. Les écritures spécifiques à l’Egypte antique comme le héiroglyphique (8 documents) ; le hiératique (130 documents) et le démotique (380 documents) forment des séries partiellement étudiées. Enfin les séries plus petites réunissent les langues suivantes : hébraïques (9 documents) ; latins (6 documents) ; pehlevi (6 documents) ; araméens (1 document). À noter également, la présence de papyri bilingues : arabes(grecs (23 documents) ; coptes/arabes (11 documents) et démotiques/grecs (29 documents).

La majorité de ces papyri ont été acquis entre la fin du XIXe siècle et les années 1910, une époque marquée par de grandes campagnes de fouilles en Egypte mais par une politique volontariste de Wilhelm Spiegelberg (1870-1930), professeur à Strasbourg de 1899 à 1918, et de Julius Euting (18939-1913) , deuxième directeur de la bibliothèque impériale qui l’a fait intégrer le Cartel des papyrus : une alliance de bibliothèques allemandes chargée d’acquérir des papyri.

Un prêt au musée Lugdunum de Lyon

Le papyrus P.gr.2593 prêté au musée archéologique de Lyon est un document rédigé en grec. Il s’agit d’un contrat de vente d’un esclave daté vers 107-115. Il illustre le propos de l’exposition Un Empire, des peuples : Gaulois, Carthaginois, Thraces, Syriens, Grecs… À travers le parcours de vie de six personnages, ayant réellement existé, la nouvelle exposition de Lugdunum – Musée et théâtres romains invite le visiteur au cœur de la dimension multiculturelle de l’Empire romain. Comment Rome maintient-elle son pouvoir au sein d’un territoire immense et pluriel ? Comment coexiste cette mosaïque de peuples et de coutumes ? Existe-il différentes façons d’être Romain ?

L’exposition présente des collections du musée, enrichies de nombreux prêts exceptionnels du Louvre et d’autres institutions nationales et européennes, qui  viennent appuyer et enrichir le récit de vie des personnages.

Elle fait également la part belle aux dispositifs interactifs et aux illustrations grands formats pour mieux s’immerger dans l’univers des personnages (projections animées pour faire parler les écritures ; cartes animées ; films ; manipulations ; récits sonores…).

L‘exposition est ouverte du 4 octobre 2024 au 1er juin 2025 au Musée Lugdunum de Lyon.

Sources : Daniel Bornemann, “Les Fonds papyrologiques de la Bnu”, p. 242-243, dans Bibliothèques, Strasbourg, publié sous la direction de Frédéric Barbier, Paris/Strasbourg : éd. des cendres/Bnu, 2015, 444 p.

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