Retour sur la rencontre « Intelligence artificielle, patrimoine et humanités numériques » 3 juin 2024 – Bnu

Un précédent billet annonçait l’organisation le 3 juin 2024 à la Bnu d’une rencontre régionale autour de l’IA, du patrimoine et de son exploitation au moyen des humanités numériques.

L’intelligence artificielle devient de plus en plus prégnante et transforme le numérique dans les bibliothèques, les archives et les musées. Des projets émergent, nombreux, dans les lieux de la recherche de la région Grand Est, démontrant une belle dynamique dans ce domaine, encore trop compartimentée. Grâce aux contacts avec le chapitre francophone d’AI4LAM (Artificial intelligence for libraries, archives and museums) qui a apporté de la matière et de l’expertise sur ce sujet, cette journée a été construite comme un moment fédérateur pour mettre en relation ces différents acteurs et favoriser des synergies  grâce aux diverses expérimentations en cours.

Pari réussi : une quarantaine de participants in situ, auxquels s’ajoutèrent une vingtaine de personnes à distance, représentant divers acteurs de la recherche dans le Grand Est et au-delà, ont assisté aux présentations en plénière de la matinée. Ces présentations ont mis en lumière différents champs d’application de l’intelligence artificielle, soit comme outil de travail, soit comme objet de recherche. Les défis tant épistémologiques que techniques ont été évoqués, mettant en avant l’indispensable collaboration entre des disciplines et des métiers divers qui n’ont pas toujours l’habitude de dialoguer, créant ainsi ensemble une culture numérique partagée. 

Des ateliers se sont tenus l’après-midi dans une configuration plus restreinte, selon la méthode du “World café”. Ils ont permis d’approfondir certains sujets, au nombre desquels l’impact de l’IA sur les principes FAIR qui gouvernent dorénavant la production des données de recherche. L’importance de décloisonner les disciplines, de mutualiser les compétences, de développer une culture du numérique dans certains cursus a aussi été évoquée. Enfin, un certain nombre de cas d’usage de l’IA dans le cadre des établissements patrimoniaux ont été discutés, certains spécifiques au domaine donnant lieu à la production de services à valeur ajoutée (reconnaissance d’images, assistance au catalogage, à la recherche d’information, …), d’autres sur l‘impact de l’IA dans la pratique professionnelle au quotidien, avec l’aide à la transformation de données, à la traduction, la rédaction de contenus, etc. Par rapport à d’autres approches en termes d’IA, les LLM (large language models) offrent semble-t-il des opportunités majeures d’un développement technologique accéléré pour un grand nombre de processus métier, une veille active s’engage dans la communauté des praticiens pour en mesurer les bénéfices (et les risques éventuels). Au-delà des expérimentations, les participants se sont interrogés sur les conditions requises pour un passage à l’échelle qui permettrait d’intégrer largement l’IA dans nos pratiques professionnelles respectives. 

L’enthousiasme des participants a conforté la nécessité de faire émerger un réseau régional de coopération dédié aux implications de l’IA dans la recherche et la valorisation du patrimoine. Cela répond à une actualité de plus en plus dense sur ce sujet tout comme à une relative dispersion des moyens et des personnes. Des acteurs clé se distinguent dans ce paysage, les universités et organismes de recherche bien sûr, mais aussi les MSH et leurs plateformes en lien avec les infrastructures nationales. Un partenariat fort entre le monde de la recherche et les institutions patrimoniale à l’échelle régionale constitue un préalable à cet objectif partagé.

Une captation a été réalisée de plusieurs interventions, à voir ou revoir sur la chaîne You Tube de la Bnu : https://www.youtube.com/channel/UCMPxze57ojoD9eFeSVZ0kAQ